Les Trypanosomiases
Bonjour à tous ! 😄 on continue toujours notre voyage au monde de la parasitologie, ça vous plaît? 😁
Aujourd'hui on va voir les trypanosomiases, enjoy ! 😄
Qu'est-ce que la trypanosomiase ?
Parasitoses dues à des protozoaires flagellés extracellulaires transmis par des arthropodes
hématophages. On distingue:
- La maladie du sommeil ou trypanosomose humaine africaine
- La maladie de Chagas ou trypanosomose américaine
Classification :
- Embranchement Protozoa
- Sous-embranchement Sarcomastigophora
- Classe Zoomastigophorea
- Ordre Kinétoplastida
- Famille Trypanosomatidae
- Genre Trypanosoma
Commençons par la maladie du sommeil ou :
La Trypanosomose humaine Africaine
Un peu d'histoire ...
En 1901, Forbes et Dutton isolent pour la première fois, en Gambie, dans le sang d'un officier
anglais, des trypanosomes identifiés à Liverpool et baptisés Trypanosoma gambiense.
En 1903, Bruce précise le rôle de la glossine dans la transmission de la maladie chez l'animal.
En 1910, Stephens et Fantham découvrent un autre trypanosome humain en Rhodésie et l'ont
baptisé Trypanosoma rhodesiense.
Entre 1924 et 1926, 45% des décès au Cameroun ont été imputés à cette maladie. Jamot mit
en place la première unité mobile pour le dépistage et le traitement de la maladie.
Définition
La trypanosomose africaine couramment appelée maladie du sommeil, est une maladie
parasitaire provoquée par un protozoaire flagellé extracellulaire et sanguicole du genre
Trypanosoma qui est transmis par la piqûre de la mouche tsé-tsé ou glossine et qui affecte les
humains et les animaux.
Deux sous-espèces d'un trypanosome (Trypanosoma brucei) génèrent chez l'humain des
pathologies différentes :
- Trypanosoma brucei.gambiense (Afrique de l'Ouest)
- Trypanosome brucei. rhodensiense (Afrique de l'Est)
T. b. gambiense et T. b. rhodesiense sont indistinguables morphologiquement. Des techniques
de PCR permettent de les différencier.
Morphologie :
Forme trypomastigote :
Les trypanosomes sont des protozoaires flagellés fusiformes, mis en évidence dans le sang,
les ganglions, le liquide céphalo-rachidien, très mobiles à l’état frais. La coloration permet de
visualiser un noyau central, un kinétoplaste postérieur, une membrane ondulante longeant le
corps sur toute sa longueur et un flagelle à l'extrémité antérieure. on distingue 02 formes
- Les formes longues, Leurs tailles varient de 20 à 40 μm de long et 1,5 à 3,5 μm de large.
- Les formes courtes de 15 à 20 μm sans flagelle libre ou très court à multiplication lente. Ce sont les formes infestantes pour la glossine.
Forme épimastigote :
Allongée avec un noyau central, un kinétoplaste proche du noyau, une membrane ondulante
longeant le corps à partir du noyau et un flagelle à l'extrémité antérieure .Le corps cellulaire
mesure 15 à 20 µm. Cette forme est rencontrée chez le vecteur et dans les cultures.
Biologie :
Dans le sang, les trypomastigotes sont pourvus d’un épais manteau de glycoprotéines
antigéniques qui changent au cours de l’infection, c’est un stratagème d’échappement par la
variabilité antigénique de sa protéine de surface VSG (variable surface glycoproteins : VSG),
une protéine différente est exprimée périodiquement à sa surface ce qui entraine une réponse
immunitaire humorale avec la production des anticorps de type IgM seulement.
Vecteur :
Glossines ou tsé-tsé sont des Mouches piqueuses strictement africaines appartenant à l'ordre
des diptères et dont l'activité est diurne. Leur piqûre est peu douloureuse. Elles mesurent 6 à
13 mm de long avec une trompe horizontale prolongeant le corps en avant et des ailes croisées
au repos sur le dos comme les deux lames d’une paire de ciseaux. Males et femelles sont hématophages. Ils ne parcourent jamais de grandes distances et s'écartent peu de leur lieu de
naissance.
- Glossina palpalis, Glossina tachinoides et Glossina fuscipes vectrices de T b gambiense, sont hygrophile Elles vivent dans les zones forestières humides en Afrique occidentale et centrale.
- Glossina morsitans, Glossina swynnertoni et Glossina pallidipes vectrices de T b rhodesiense sont xérophile et vivent dans les zones sèches et dans les savanes en Afrique orientale.
Réservoirs :
- Les humains sont le réservoir principal pour Trypanosoma brucei gambiense, mais d’autres espèces peuvent également être retrouvées chez les porcs et d'autres animaux.
- Les animaux sauvages et le bétail sont le réservoir principal de T.b. rhodesiense.
Cycle évolutif :
Le cycle est indirect et le parasite est hétéroxène.
Chez le vecteur :
La glossine s'infecte par ingestion de sang contenant les formes trypomastigotes du
trypanosome. Ces formes se développent dans le tube digestif et donnent les formes
épimastigotes qui gagnent les glandes salivaires puis se transforment en formes
trypomastigotes métacycliques infectieuses qui assurent la contamination de l'hôte
définitif. La durée du cycle chez l'insecte est de 15 à 35 jours. La mouche demeure infectieuse
pendant toute sa vie (6 mois) mais sans transmission transovarienne.
Chez l’homme :
Lors d’un nouveau repas sanguin le trypanosome pénètre dans la peau et se miltiplient
localement pendant une à deux semaines (trypanomes) puis ils vont migrer dans le sang et
dans les voies lymphatiques ou ils peuvent persister longtemps avec des périodes de
disparition apparente de la circulation périphérique. Après un certain temps d’évolution
apparaissent les formes courtes, trapues, infestantes pour les glossines, puis après une durée
d’évolution variable, les trypanosomes vont envahir le SNC et pourront être retrouvés dans le
LCR.
Cycle évolutif de Trypanosoma brucei |
Prophylaxie :
- Prophylaxie d'exposition comprenant l'utilisation d'insecticides
- Le débroussaillage autour des habitations et des points d'eau
- Le port de vêtements longs.
- Les répulsifs ont peu d'effet sur le vecteur.
- Dépistage et traitement des malades
On va voir maintenant la maladie de Chagas ou:
la Trypanosomose Américaine
Un peu d'histoire...
En 1909, le brésilien Carlos Ribeiro Chagas (1879-1934) découvrit le parasite dans l'intestin
des triatomes et lui donna le nom de Trypanosoma cruzi en hommage à un médecin brésilien
Oswaldo Cruz (1871-1917).
En 1939, Salvador Maza décrivit des nodules lymphocytaires dans le foie en relation avec la
maladie.
Définition
Il s'agit d'une anthropozoonose déterminée par la présence d'un protozoaire flagellé
extracellulaire: Trypanosoma cruzi.
On estime que 20 millions d'individus souffrent de cette maladie en Amérique tropicale, du
Mexique à l'Argentine, La mortalité est de 50 000 cas / an. 😧
Morphologie :
Forme trypomastigote :
Cette forme est extracellulaire et mobile dans le sang des mammifères. Elle est trapue (en C),
extrimités obtuses avec un noyau central, un kinétoplaste postérieur volumineux, une
membrane ondulante longeant le corps sur toute sa longueur et un flagelle libre à l'extrémité
antérieure. Le corps cellulaire mesure 15 à 20 microns.
Forme amastigote :
Cette forme se rencontre dans les cellules du myocarde, des muscles striés et des organes
lymphoïdes. Elle est sphérique, mesure 2 ou 3 microns, avec un flagelle vestigial et immobile
et un kinétoplaste large.
Formes épimastigote et promastigote
Ces formes sont rencontrées chez le vecteur et en culture.
Vecteur :
Les vecteurs de la maladie sont des punaises, hémiptères, hétéroptères, hématophages.
Elles mesurent 2 à 3 cm avec une tête allongée et vivent dans les terriers d'animaux sauvages,
les feuilles de palmiers, les fentes des murs et les toitures de chaume. Ils en sortent la nuit
pour se nourrir. Elles sont incapables de voler.
Trois espèces sont bien adaptées à l'habitat humain : Triatoma infestans, Rhodnius prolixus et
Panstrongylus megistus.
Réservoir :
Le réservoir est constitué par de nombreux animaux sauvages (rongeurs, opossum, tatous,
chauves-souris) ou domestiques (chiens, chats, rats), et par l'homme malade ou porteur sain.
Cycle évolutif :
Chez le vecteur :
Les vecteurs se contaminent sur un homme ou un animal parasité en absorbant du sang
contenant des formes trypomastigotes qui se transforment en formes promastigote puis en
épimastigotes puis en formes trypomastigotes métacycliques infectieuses attachées à la
cuticule du rectum.
Chez l’homme :
Ces dernières seront rejetées avec les déjections des réduves, vont pénétrées dans l'organisme
à la faveur d'une excoriation cutanée, d'un grattage, ou en traversant les muqueuses
notamment la conjonctive. Ils se multiplient dans les cellules sous forme amastigote, puis se
différentie en trypomastigote pour quitter la cellule et rejoindre la circulation sanguine vers
d’autres cellules cibles.
Cycle évolutif de Trypanosona cruzi |
Prophylaxie :
- Dépistage et traitement des malades.
- Lutte contre les réduves par pulvérisation d'insecticides domiciliaires et péri-domiciliaires rémanents. Utilisation de moustiquaires imprégnées.
- Amélioration des conditions d'habitation (élimination des fissures, des fentes et d'autres trous dans les murs, le sol et le plafond).
- Contrôle de la transmission par transfusion sanguine: triage sérologique des donneurs et utilisation du violet de gentiane comme substance trypanocide dans les poches de sang.
Et c'est fini pour aujoud'hui! à très bientôt 😀
NOTE: cet article a été inspiré du cours du Docteur YEBBOUS Bensaid maître-assistant en parasitologie à la faculté de médecine Alger 1.
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