La Toxoplasmose
Bonjour 😁! et bien on revient vers vous cette fois-ci avec une autre parasitose.
et si je vous donne les indices suivants : chat, femme enceinte, sérologie et recherche des IgG et IgM?
Vous l'avez surement deviné : c'est bien la toxoplasmose!
Nous allons voir aujourd'hui plusieurs informations concernant cette parasitose, son agent pathogène, cycle de vie, diagnostic et beaucoup d'autres informations, restez bronchés ! 😉
Toxoplasmose, c'est quoi ?
La toxoplasmose est une protozoose zoonotique cosmopolite, redoutable chez le fœtus, le nouveau né et le sujet immunodéprimé, et souvent latente chez l'enfant et l'adulte.
On regroupe sous le nom de toxoplasmose toutes les manifestations cliniques ou biologiques dues au
toxoplasme, protozoaire parasite de classe des Coccidies dont le nom est Toxoplasma gondii, un protozoaire intracellulaire obligatoire avec une affinité pour les cellules du système réticulo-histiocytaire (SRH).
Un peu d'histoire...
En 1908, NICOLLE et MANCEAUX découvrirent la toxoplasmose chez de nombreux mammifères sauvages entre autres chez un rongeur appelé : Ctenodactylus gondii à la suite d'une épidémie de laboratoire à l'institut pasteur de Tunis Ils isolèrent un protozoaire de forme arquée, c'est ainsi qu'ils nommèrent le parasite : toxoplasma gondii, l'origine du mot est grecque : toxon « arc » et plasma « forme ».
Mais ce n'est qu'en 1923 que JANKU décela le premier cas humain.
En 1937-1938 WOLF et COWEN firent les premières expérimentations.
Au début, on pensait se trouver en présence d'autant d'espèces de toxoplasmes différents mais en 1939 SABIN a montré qu'il s'agisse d'une seule et même espèce : Toxoplasma gondii, et en collaboration avec FELDMAN, ils découvrirent et mirent au point un test immunologique le DYE TEST qui permet le diagnostic sérologique de cette parasitose (GOLVAN, 1983)
Classification
- Embranchement: Protozoaire
- Classe: Sporozoaire
- Sous-classe: Coccidia
- Famille: Sarcocystidae
- Sous famille: Toxoplasmatinae
- Genre: Toxoplasma
- Espèce: gondii
Morphologie
Toxoplasma gondii existe sous trois formes évolutives différentes :
- Une forme végétative appelée tachyzoïte ou trophozoïte, parasite intracellulaire obligatoire de 6 à 8 µm de long sur 3 à 4 µm en forme d’arc qui peut parasiter toutes les cellules de l’organisme, dont celles du système des phagocytes multinucléés, au sein desquelles il va se multiplier rapidement.
- Le bradyzoïte qui résulte du stade tachyzoïte au cours de son évolution chez l’hôte intermédiaire. Morphologiquement très proche il s’en distingue par un métabolisme ralenti conduisant à un état de latence. Les bradyzoïtes sont regroupés au sein de kystes où ils sont inaccessibles aux défenses immunitaires et aux traitements actuels. Ils siègent principalement dans les neurones, les astrocytes, les cellules musculaires et les cellules rétiniennes.
- Le sporozoïte est le résultat de la reproduction sexuée qui a lieu dans les cellules de l’épithélium intestinal de l’hôte définitif. Morphologiquement peu différent des autres stades infectieux, il est contenu dans des oocystes sporulés qui peuvent survivre sur le sol plus d’un an dans un climat humide.
Cycle évolutif
Le cycle complet du toxoplasme fonctionne entre, d’une part le chat et les félidés sauvages qui
sont les hôtes définitifs et d’autre part les autres animaux à sang chaud (homéothermes) tous susceptibles
d’être hôte intermédiaire hébergeant les formes asexuées. Les félidés se contaminent en chassant les hôtes
intermédiaires (oiseaux, mammifères) qui eux même se contaminent à partir des oocystes présents sur le
sol, les végétaux ou dans les eaux .
Une particularité originale au toxoplasme est la possibilité
d’un cycle asexué ne faisant pas intervenir d’hôte définitif, le parasite passant d’un hôte intermédiaire à un
autre par l’ingestion de kystes contenus dans la chair d’animaux carnivores ou herbivores.
Cycle évolutif du Toxoplasma gondii |
Mode de contamination
La contamination de l’homme s’effectue selon trois modalités principales :
- Transmission par absorption d’oocystes : cette contamination est essentiellement indirecte par consommation de fruits et légumes crus mal lavés ou d’eau de boisson contaminée, et à cause d’une hygiène des mains insuffisante après contact avec le sol (jardinage) ou les animaux.
- Transmission par des kystes : la contamination se fait par consommation de viandes fumées, saumurées ou insuffisamment cuites (en particulier le mouton), les kystes n’étant détruits que par une cuisson de la viande à 65°C ou une congélation inférieure à –12°C pendant 3 jours au moins. Ce sont également les kystes qui sont impliqués dans la transmission par transplantation d’organe d’un donneur séropositif pour la toxoplasmose vers un receveur négatif avant la greffe.
- Transmission par les tachyzoïtes : le tachyzoïte est une forme fragile, détruite dans le milieu extérieur et par le suc gastrique. C’est l’agent de la transmission transplacentaire, responsable de la toxoplasmose congénitale. C’est également le tachyzoïte qui est responsable des exceptionnels cas de transmission par transfusion, possibles si le donneur était en pleine phase parasitémique d’une toxoplasmose.
La toxoplasmose chez l'homme
L’expression clinique de la toxoplasmose est liée aux interactions hôte-parasite et sera différente en fonction
de l’état immunitaire du patient et de la souche de parasite en cause. On distingue trois grandes entités
cliniques :
- la toxoplasmose acquise post-natale du sujet immunocompétent
- La toxoplasmose du sujet immunodéprimé.
- La toxoplasmose congénitale
Cette distinction clinique a également des conséquences diagnostiques. Schématiquement, chez
l’immunocompétent le diagnostic repose sur la sérologie ; chez l’immunodéficient (adulte immunodéprimé ou
fœtus immuno-immature) le diagnostic repose sur la recherche directe du parasite. Chez le nouveau-né, à la
frontière des deux situations précédentes, les deux approches diagnostiques sont complémentaires et
nécessaires.
Prophylaxie
les mesures préventives concernent aussi bien la toxoplasmose congénitale
Prévention primaire:
Elle s'applique aux femmes enceintes à fin d'éviter le risque de séroconversion.
Les principales recommandaions hygiéno-diététiques sont les suivantes:
- Lavage soigneux des crudités et les salades.
- Cuisson suffisante des viandes (plus de 65°)
- Lavage des mains avant et apprès toute manipulation des aliments.
- Nettoyage des ustensils et surfaces ayant servi à la préparation des aliments.
- Ports des gants pour le nettoyage de la litière du chat, ainsi pour les travaux de jardinage.
Prévention secondaire
Chez la femme enceinte, le but est de limiter les conséquences en cas d'échec de la prévention primaire.
Elle associe un suivi sérologieque mensuel pendant toute la grossesse et une semaine après l'accouchement des femmes séronégatives afin de déceler une éventuelle séroconversion et instaurer le plus rapidement possible un traitement pour limiter la transmission materno-foetale et un diagnostic anténatal pour pallier aux conséquences d'un passage transplacentaire avec un traitement plus adapté.
NOTE: pour plus d'infromations, consultez le polycopié national 2014 de l'Association Française des Enseignants de Parasitologie
et Mycologie
ANOFEL, d'où cet article a été inspiré.
A la prochaine! 😄
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